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uniondesbasOpinions féministes1848 Desiree GayLe Petit Écho de la ModeVoixdesfemmes

1848 à 1880

• 1848
- 24 février Louis-Philippe abdique à la suite de l’insurrection de Paris; "Deuxième" République, 5 mars
- 26 février abolition de la peine de mort en matière politique
- Désirée Véret Gay, lingère, saint-simonienne, puis fouriériste, adresse lettres et pétitions au gouvernement provisoire lui demandant des lois libérales sur le divorce, d'améliorer la condition des travailleuses, de subventionner des restaurants et blanchisseries permettant aux femmes d'être financièrement indépendantes. Elle publie l’Éducation rationnelle de la première enfance
- 4 mars la liberté totale de presse et de réunion est accordée; les femmes prennent la parole aux côtés des hommes
- 5 mars sous l'impulsion de Ledru Rollin avènement du suffrage universel après le système censitaire, les femmes sont toujours exclues du droit de vote avec les déments internés et les faillis… L’homme a reçu de la nature une clé avec laquelle il remonte sa femme toutes les vingt-quatre heures…, Victor Hugo
- 20 mars Eugénie Niboyet, protestante philanthrope, secrétaire de la Société de la morale chrétienne, visiteuse de prison et militante de l’abolition de la peine de mort, publiciste expérimentée, avec l’aide de Désirée Gay, Jeanne Deroin, lingère, puis institutrice, Adèle Esquiros, Louise Colet, crée La voix des femmes, premier quotidien féministe, qui se définit comme : Un journal socialiste et politique organe d’intérêts pour toutes les femmes
- création de la Société de la Voix des femmes par Eugénie Niboyet, rue Taranne, qui devient le véritable pivot de tout le mouvement féministe; Quand le moins intelligent des citoyens a droit de vote, la plus intelligente des citoyennes est encore privée de ce droit
- 18 avril après 10 jours à la tête dans l’un des ateliers nationaux nouvellement créés, Désirée Gay déclare dans La Voix des femmes: Dire les obstacles que les déléguées ont rencontrés au-dessus d’elles est impossible; énumérer les douleurs, les misères qu’elles ont vues chez leurs sœurs est impossible aussi. Elles meurent de faim, cela est positif, l’ouvrage qu’on leur donne dans l’atelier est un leurre; l’organisation du travail des femmes un despotisme sous un nouveau nom, et la nomination de déléguées de femmes une mystification que les hommes ont faite aux femmes pour se débarrasser d’elles.
- Désirée Gay et Jeanne Deroin fondent l'Association mutuelle des femmes
- le Club des femmes du boulevard Poissonnière, lieu de débats virulents; Eugénie Niboyet, présidente, Jeanne Deroin, Désirée Gay, Suzanne Voilquin, Élisa Lemonnier - considérée comme la fondatrice de l’enseignement professionnel pour les femmes -, Anaïs Ségalas, Gabrielle Soumet, Amélie Prai, Adèle Esquiros…; certaines de ses séances tournent à l’émeute et sa présidente est copieusement caricaturée dans la presse; il est fermé pour ne pas troubler l’ordre public…
- sur les 640 pétitions adressées avant le 2 mai 1848 à la Commission du gouvernement pour l’organisation du travail, 66 émanent de femmes blanchisseuses, ouvrières de l’aiguille ou confectionneuses qui, dans tous les cas, donnent priorité au salaire
- juin La Politique des femmes publiée par Désirée Veret (Gay) et Jeanne Deroin, deux numéros; Après la révolution de février, le Gouvernement provisoire fut assailli par les femmes. Les unes écrivaient des lettres, d’autres des projets, d’autres arrivaient en troupe un drapeau en tête, et toutes venaient demander protection à la République; après la censure et les difficultés financières, le journal s'arrête août et devient: L'Opinion des femmes
- 13 juin Victor Considerant propose à la Commission de la Constitution d’accorder le droit de vote aux femmes; aucun de ses collègues ne le suit. M. Considerant dit que dans une constitution où l’on admet le droit de vote pour les mendiants et les domestiques, il est inconséquent et injuste de ne pas l’admettre pour les femmes. PV Archives de la Chambre des députés
- 23-26 juin Journées de Juin : une insurrection ouvrière éclate à Paris, provoquée par la fermeture des ateliers nationaux; en juillet, 600 femmes, dont 222 blessées, sont incarcérées; Eugénie Niboyet, isolée et sans ressources, est contrainte de quitter Paris. La Voix des femmes doit suspendre sa parution après que la Société Féministe eut lancée la candidature d'Aurore Dupin (George Sand) qui n'était pas suffragiste…
- 27 juillet faisant suite à la répression de l’insurrection, l’Assemblée restreint l’activité des clubs; un décret précise que la participation des femmes et enfants à un club ou à une réunion est interdite
- Les Vésuviennes, femmes parisiennes qui avaient pris les armes lors de la révolution de 1848, revendiquent une Constitution politique des femmes, le port du pantalon, l’accès à tous les emplois publics, civils, religieux et militaires, l’obligation du mariage féminin à 21 ans, la mise en place d’un service militaire obligatoire féminin, et le doublement du service militaire masculin pour les hommes qui refuseraient les tâches ménagères. Elles éditent un journal : La République des femmes, journal des cotillons [documents]
- début de la lutte suffragiste aux États-Unis, ces féministes dénoncent leur infériorité politique, économique et sociale imposée. Elisabeth Cady Stanton organise avec Lucretia Mott et quelques autres la Convention des droits de la femme, qui se tient à Seneca Falls les 19 et 20 juillet. Elle s'achève par la signature de la Déclaration de sentiments, considérée comme l'acte fondateur du mouvement féministe américain et construit sur le modèle de la Déclaration d'indépendance
- Jenny d'Héricourt, écrivaine féministe qui a publié Le Fils du réprouvé (1844) sous le pseudonyme de Félix Lamb, fonde la Société pour l’émancipation des femmes; elle pense qu’une fois conquis le droit de vote, il permettra d’agir par la voix législative sur l’ensemble de leurs revendications au nombre desquelles figurent toujours l’abrogation du Code civil et le droit au divorce permettant l’indépendance matérielle et morale des femmes
- les ateliers nationaux sont ouverts aux femmes
- création de la Société de l'éducation mutuelle des femmes par Désirée Gay à laquelle participe Adèle Esquiros
- ouverture du Club de l’émancipation des femmes
- 10 décembre élection de Louis Napoléon Bonaparte au suffrage universel masculin
- Louise Otto crée en Allemagne Die Frauen-Zeitung
- 1848-1854 Le moniteur de la mode. Journal du monde élégant : modes, littérature, beaux-arts, théâtre, etc.
- Proudhon affirme qu’entre ménagère ou courtisane, il n’y a point pour la femme de milieu, Flora Tristan lui répond : L'homme le plus opprimé peut opprimer un être, qui est sa femme. Elle est la prolétaire du prolétaire
• 1849
- 13 mai Jeanne Deroin tente de se présenter aux élections législatives : La cause du peuple et la cause des femmes sont intimement liées; sa campagne est tournée en dérision par la presse. Proudhon : L’humanité ne doit aux femmes aucune idée morale, politique, philosophique. L’homme invente, perfectionne, travaille, produit et nourrit la femme. Celle-ci n’a même pas inventé son fuseau et sa quenouille
- Jeanne Deroin, lingère, puis institutrice, candidate aux élections du printemps 1849, avant de s’exiler à Londres, et Pauline Roland, mère célibataire de quatre enfants, gagnant sa vie par l’aiguille et la plume, institutrice, créent l’Association fraternelle des instituteurs socialistes
- un vaudeville «réactionnaire» met en scène Les Femmes saucialistes, par des comédiens d’âge mûr, aux allures grotesques, voire monstrueuses

1848 Club des Damesimprimerie1848 Niboyet medaille

• 1850
- mars loi Falloux fait obligation pour les communes de plus de huit cents habitants d'ouvrir et d'entretenir une école publique de garçons et de filles. La scolarité n'est cependant ni gratuite ni obligatoire
- François Carlier, chef de la brigade des mœurs à la Préfecture de police de Paris entre 1850 et 1870 et de la sous-brigade des pédérastes, a fait violence à [son] dégoût dans l'intérêt de la sécurité publique pour décrire cette franc-maçonnerie du vice
- Daniel Stern, nom de plume de Marie d’Agoult, précoce historienne de 1848 Histoire de la Révolution
• 1851
- 15 août Angélique-Marie Duchemin, 79 ans, ancien soldat de la République, reçoit des mains de Louis-Napoléon Bonaparte, la légion d'honneur, pour récompenser les hauts faits civils et militaires; elle mourra aux Invalides
- premier projet de loi, dû à Pierre Leroux, député de la gauche extrême et inventeur du mot socialisme, proposant le droit de vote des femmes aux élections municipales
- Le Conseiller des Dames, romans, conseils ménagers, leçons de bonnes manières
- la Prusse, le plus puissant État d'Allemagne, introduit le §145 du Code pénal qui punit de prison la débauche "contre nature", à savoir la sodomie
• 1852
- l’Autriche criminalise les relations sexuelles entre femmes, mais réduit par la même occasion les peines frappant les relations entre hommes
- Johann Ludwig Casper, médecin, avance la théorie selon laquelle l'attirance des hommes pour les hommes est innée et dénie à l’État le droit d'intervenir dans les questions de morale
• 1853 premières pasteurs aux USA (1930 en Alsace)
• 1856
- Marguerite Tinayre, institutrice, ouvre à Issoire une école libre de jeunes filles, puis dirige des écoles libres à Neuilly, Bondy et Noisy-le-Sec
- 1856-1857 Le Moniteur des dames et des demoiselles. Journal littéraire illustré, journal de mode
• 1856 Marguerite Tinayre, institutrice, ouvre à Issoire une école libre de jeunes filles, puis dirige des écoles libres à Neuilly, Bondy et Noisy-le-Sec
• 1857
- Ambroise Tardieu
, psychiatre, publie les Études médico-légales sur les attentats aux mœurs et liste les symptômes de cette pratique «contre-nature»; les passifs, selon lui, ont de petites dents, des lèvres déformées, et un rectum infundibuliforme
- la violence morale envers les femmes s’inscrit dans la jurisprudence
• 1861
- première femme bachelière : Julie Daubie qui a préparé seule l’examen
- Angleterre, sous le règne de la Reine Victoria, la peine de mort est abolie en 1861 pour les homosexuels et transformée en prison à vie, jusqu'au Labouchere Amendment de 1885 qui punit la gross indecency (grossière indécence) de deux ans de travaux forcés
• 1862 création de l’enseignement professionnel féminin public et laïque par Elisa Lemonnier qui avait créée en 1856 la Société de protection maternelle qui devient en mai 1862 la Société pour l’enseignement professionnel des femmes. Elle ouvre à Paris la première école professionnelle pour jeunes filles; l'école rencontre un rapide succès : elle compte 80 élèves dès la seconde année
• 1863
- 13 mai règne de Napoléon III, une nouvelle loi fixe l’âge de la majorité sexuelle à 13 ans (15 ans en 1945)
- Eugénie Niboyet, de retour en France, publie le Vrai Livre des femmes
• 1864
- Isabelle Gatti de Gamond
ouvre en Belgique son Cours d'Éducation pour les jeunes filles
- Karl Heinrich Ulrichs, juriste et assesseur au tribunal du royaume de Hanovre, publie sous le pseudonyme de Numa Numantius Recherches sur l'énigme de l'amour entre hommes. Dans son ouvrage, il invente le terme d'uranisme (Ourania, l'autre nom de la déesse Aphrodite, mentionné dans le discours de Pansanias dans le Banquet de Platon); les uranies font partie d'un troisième sexe et possèdent une l'âme féminine dans un corps masculin, et réciproquement

le Conseiller des Dames 1871 Union des Femmes

• 1865
- Royaume-Uni: droit de vote accordé aux femmes pour les élections locales
- L’Union des Bas-Bleus, journal de Lyon rédigé par Camélia, Anita, Angèle, Aglaé et Lucrèce… Nous ! Le symbole de la timidité, nous voulons combattre et vaincre
- Maria Deraismes publie Aux femmes riches
- Rosa Bonheur est nommée chevalier de la légion d’honneur
• 1865-1870 Suisse : les universités suisses de Zurich, puis de Berne, sont les premières à s’ouvrir progressivement aux femmes; des jeunes filles viennent de toute l’Europe pour y étudier
• 1866
- Maria Deraismes
fonde l'Association pour le Droit des Femmes, avec Paule Mink, Louise Michel et Léon Richer
- Jeanne-Désirée Véret Gay devient présidente de la section féminine de l'Association internationale des travailleurs
- au Royaume-Uni, un mouvement pour le droit de vote des femmes se développe à partir de 1866, date du dépôt de la première pétition adressée au Parlement, pour en faire la requête; à l’initiative de Barbara Bodichon et Emily Davies, un Women’s suffrage committee (Comité pour le droit de vote des femmes) est constitué; il est rapidement décliné en de multiples comités locaux, coordonnés au niveau national par la National society for women’s suffrage
• 1867

- la loi Duruy crée des cours secondaires féminins publics
- Marie Goegg-Pouchoulin, genévoise, est la co-fondatrice de la Ligue internationale de la paix et de la liberté; publication de la revue Les États-Unis d’Europe où de nombreuses femmes écrivent
- création de la Société nationale pour le suffrage féminin en Angleterre
- Ulrichs fait le premier coming-out en tant qu'acte politique
• 1868
- Marie Goegg-Pouchoulin fonde à Genève l’Association internationale des femmes avec Marie Faucon et Mathilde Champrenaud; L’Association internationale des femmes (…) réclame l’égalité dans le salaire, dans l’instruction, dans la famille et devant la loi
- André Léo crée la Ligue en faveur des droits des Femmes et déclare préférer les Droits de l’Humanité aux Droits de l’Homme
- États-Unis : droit de vote accordé aux femmes du Wyoming
- une vingtaine de femmes diffusent, avec l’appui du journal l’Opinion nationale, un manifeste réclamant le droit de vote
- Désirée Gay publie un manuel pour les jeunes mères: Éducation rationnelle de la première enfance
- Maria Deraismes publie Eve dans l’humanitéOn met les femmes sur un piédestal parce qu'elles sont mères, remarque-t-elle dans La famille et les moeurs, mais: Vous n'êtes quelque chose que parce que vous avez l'honneur quelquefois d'engendrer un homme, de porter un fils dans vos entrailles. La mère est parquée dans la maternité, une maternité dévalorisée, physique, animale, dépouillée de ses attributs moraux et intellectuels. Elle n'a aucun pouvoir, aucun droit sur ses enfants. L'amour, dont on prétend faire la grande affaire de la vie des femmes, n'est qu'une tromperie, un piège: C'est la chaîne la plus serrée et la plus tyrannique qu'on ait pu nous imposer, d'autant plus qu'il n'est qu'un miroir aux alouettes puisque la fille, pour obéir à son père devra se priver d'amour pour conclure le mariage qu'il aura décidé pour elle.
• 1869
- apparition du mot homosexualité dans deux documents à Leipzig. Paternité : l’écrivain hongrois Karl Maria Benkert [bardache, bougre, castor aux XVIe-XVIIe, culiste, infâme, tante au XVIIIe, rivette, corvette, persilleuse, sodomite ou pédéraste au XIXe]
- 10 avril Léon Richer publie le premier numéro du Le Droit des femmes
- la Ligue pour les droits des Femmes d’André Léo devient la Société de revendication des droits de la femme; ses statuts sont signés par Marthe-Noémie Reclus, Maria Verdure, Élisa Gagneur, Louise Michel, Marie David, Julie Toussaint, Caroline Demars…; une souscription est ouverte pour la création d’une école libre primaire démocratique laïque de filles; en août, André Léo la quitte à cause de l’autoritarisme de Léon Richer
- André Léo (Léodile Bera) participe à la constitution de la Société de revendication des droits de la femme dite plus simplement la Revendication des droits de la femme; une souscription est ouverte pour la création d’une école libre primaire démocratique laïque de filles
- André Léo publie La Femme et les moeurs. Liberté ou monarchie
- John Stuart Mill publie L’asservissement des femmes
- la Ligue pour les droits des Femmes publie son second manifeste, dans Le Droit des Femmes, signé de 38 citoyennes qui revendiquent les droits civils refusés à une moitié de la nation, l’accès à une instruction secondaire, le droit au travail, l’égalité des salaires
- Marie Goegg-Pouchoulin crée la première revue féministe suisse Le journal des femmes
- Léon Richer et Maria Deraismes créent la Société pour l’amélioration du sort de la femme et la revendication de ses droits qui publie le journal Le Droit des femmes; parmi ses collaboratrices: Maria Deraismes, Marie-Louise Gagneur, Amélie Bosquet, Angélique Arnaud, Euphémie Garçin, Stella Blandy
- début de l’été, Philomène Rozan organise la première grande grève de femmes, la grève des ovalistes, ouvrières chargées de préparer le fil de soie
- 1869-1870 Ier concile du Vatican définit le dogme de l'infaillibilité pontificale
• 1870
- 16 avril création de l’Association pour le droit des femmes par Maria Deraismes - l'une des premières femmes à avoir été initiée à la franc-maçonnerie - et Léon Richer pour l’égalité des droits dans la famille, le travail, la recherche de la paternité ; l’accès à l’instruction secondaire et supérieure ; la mise en place d’une éducation professionnelle; y adhèrent Anna Féresse-Deraimes, Louise Michel, Paule Mink et André Léo
- André Léo participe aux activités de la première Association Internationale des Travailleurs et définit l’autoritaire Marx de bismarkien
- dans un article du Le Cri du Peuple, (journal de Jules Vallès), André Léo écrit: Toutes avec tous. [...] C’est par les femmes surtout que, jusqu’ici, la démocratie a été vaincue, et la démocratie ne triomphera que par elles
- Julie Daubié, première bachelière et féministe, tente de s'inscrire sur les listes électorales
- mise en place d'un service militaire obligatoire
• 1871
- 11 avril premier mouvement féminin de masse fondé dans un café de la rue du Temple, à Paris : l'Union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés sous l'impulsion d'Élisabeth Dmitrieff, jeune aristocrate russe, et de Nathalie Le Mel, ouvrière relieuse; elles réclament le droit au travail et l'égalité des salaires
- André Léo qui participe à la Commune publie un article intitulé La Révolution sans la femme dans les pages de La Sociale où elle exprime sa désillusion pour le rôle marginal que la révolution attribué aux femmes
- pendant la Commune, un bataillon de femmes, la Légion des fédérées du XIIè arrondissement, est organisé par le Comité des Républicaines de l’arrondissement; Adélaïde Valentin, ouvrière et l’une des fondatrices de l’Union des Femmes, en était la colonelle; J’engage toutes les femmes à dénoncer leurs maris et à leur faire prendre les armes. S’ils refusent, fusillez-les
- à Montmartre, Paule Mink, André Léo, Anna Jaclard et Louise Michel participent au Comité de Vigilance des citoyennes où Paule Mink ouvre une école gratuite dans l'église Saint-Pierre
- appel des Citoyennes de Montmartre par le Comité des femmes d’Allix - André Léo, Elisabeth Dmitrieff, Anna Jaclard - Les Citoyennes de Montmartre, réunies en assemblées, ont décidé de se mettre à la disposition de la Commune pour former des ambulances qui suivent les corps engagés avec l'ennemi et relever, sur le champ de bataille, nos héroïques défenseurs. Les Femmes de Montmartre animées de l'esprit révolutionnaire veulent témoigner de leur dévouement à la Révolution
- Le Droit des femmes reparaît sous le titre L’Avenir des Femmes, avec à peu près les mêmes collaboratrices, moins André Léo en exil et désavouée par ses anciennes compagnes du Droit des Femmes; Amélie Bosquet exige qu’on interdise sa collaboration au journal
- Julie Daubié, qui s’était opposé ainsi que Maria Deraismes à Léon Richer sur le droit de vote qu’il trouvait stratégiquement secondaire, et François-Barthélémy Arlès-Dufour créent l’Association pour l’émancipation progressive de la femme
- création du club exclusivement féminin de la Boule Noire présidé par Sophie Poirier et Beatrix Excoffon; ce club se réunit régulièrement et discute de problèmes de la vie quotidienne, comme la prostitution, l’organisation du travail, ou l’éducation

Avis1876 Hubertine Auclert1879 l'Art et la Mode1879 le Petit Echo de la Mode

• 1872
- août Louise Michel est déportée à Nouméa pour sa participation à la Commune de Paris. Elle sera amnistiée en 1880 et retrouvera la capitale
- l’Association internationale des femmes de Marie Goegg-Pouchoulin devient Solidarité avec une quinzaine de féministes et Le journal des femmes devient Solidarité
- Le Petit Journal lance avec succès La Mode miniature féminine illustrée
• 1873
- à Boston, première université qui ouvre toutes ses sections aux femmes
- Marie Bonnevial est interdite d’enseignement: refus d’enseigner l’instruction religieuse
• 1874
- juin l’Association pour le droit des femmes contrainte de changer de nom devient la Société pour l’amélioration du sort de la femme
- le travail des femmes est interdit dans les mines et les carrières; le travail de nuit des femmes non majeures est interdit
- Joséphine Andrée, syndicaliste, fonde le Syndicat féminin de la couture, premier syndicat féminin
• 1875
- Madeleine Brès, première femme médecin, sans être passée par l’université
- la Constitution de la IIIe République confirme la privation de droits politiques pour les femmes
- les femmes de la bourgeoisie peuvent travailler au sein de la fonction publique
• 1876 Hubertine Auclert, première militante française à se déclarer féministe, fonde le premier mouvement suffragiste Le droit des femmes qui devient Le Suffrage des femmes en 1883
• 1877 création par Hubertine Auclert de la Société du droit des femmes qui devient en 1883 le Suffrage des femmes; elle réclame l’égalité civique et politique
• 1878
- juillet tenu du Congrès international des Femmes, (histoire, éducation, économie, morale et législation), co-organisé par Maria Deraismes et Léon Richer pendant l'Exposition universelle; 11 pays y participent: France, Suède (Sophie Van Bergen), Suisse, Italie (Anna-Maria Mozzoni), Pays Bas (Elisa Van Calcar), Russie, États-Unis (Julia Ward Howe, Elizabeth Cady Stanton), Brésil, Russie, Roumanie, etc.; le sujet du droit de vote des femmes délibérément évité; Hubertine Auclert dans un article retentissant, Abdiquez votre royauté masculine..., dénonce la censure de son discours qui ne fut pas prononcé; Julie-Victoire Daubié, lorsqu'elles pointent que ces messieurs ne vont pas aussi loin que nous dans les revendications qu’ils portent au nom des femmes, puisque leurs intérêts ne sont pas les mêmes
• 1879
- lors du Congrès ouvrier de Marseille, Hubertine Auclert proclame : Qui dit droit, dit responsabilité, la femme doit travailler, n'étant pas moins tenue de produire que l'homme, vu qu'elle consomme… qu'il y ait pour les deux sexes même facilité de production, et application rigoureuse de cette formule économique : à production égale, salaire égal
- obligation d’ouvrir une école normale d’institutrices dans tous les départements, loi Bert
- création de La Femme journal bi-mensuel de l’Union nationale française des amies de la jeune fille par Sarah Monod et Mlle Sabatier
- une grande famille catholique, rachète Le Petit écho de la Mode qui devient un hebdomadaire pratique
- La veillée des chaumières - L’Art et la Mode (par Henri de Montaut, illustrateur de l'œuvre de Jules Verne De la Terre à la Lune et de Cinq semaines en Ballon)
• 1880
- l’Union des femmes crée en 1876 devient socialiste; Victoire Tynaire, Mne Rouzade, Eugénie Pierre présentent en juillet lors du Congrès ouvrier socialiste révolutionnaire avec Le Droit des femmes et Louise Michel; Mais il s’agit d’abord de dissiper les ténèbres de l’obscurantisme et de ne pas remplacer la religion catholique par la religion d’Etat, Victoire Tynaire
- création d’un enseignement secondaire laïque pour les filles (loi Camille Sée), mais le latin, le grec et la philosophie sont exclus des programmes. L’enseignement dure 5 ans et non 7, n’est pas sanctionné par le bac et ne permet pas d’entrer à l’université. Leur instruction devait uniquement leur permettre de remplir leurs devoirs d’épouse, de mère et de maîtresse de maison !
- profitant de l’ouverture du pays à l’Occident, les Japonaises manifestent afin d’obtenir des réformes. En réponse à ces manifestations une loi interdit désormais la présence des femmes sur la scène politique
- La Mode de Paris, L’Illustrateur des Dames, La Mode Universelle, La Mode pour tous
- Hubertine Auclert lance une révolte des contribuables en défendant l’idée que, faute de représentation légale, les femmes ne devraient pas être imposables; elle annonce sa grève de l'impôt, ce qui lui vaut saisies et poursuites judiciaires
- encyclique Arcanum: l’homme est la tête de la femme, comme le Christ est la tête de l’Église


    

[Marie Goegg - Désirée Gay - Jeanne Deroin - Maria Deraismes - Jeanne Droin - Hubertine Auclert - André Leo - Jenny d'Héricourt - Rosa Luxembourg - Elisabeth Dmitrieff - Paule Mink - Carrie Chapman Catt - Louise Michel]

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